Le 8 mai 2025, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de l’abaissement du niveau de protection du loup au sein de l’Union européenne, en l’absence de tout fondement scientifique.
Il revient désormais au Conseil de l’UE de valider formellement cette décision, ce qui est probable. Les Etats membres auront ensuite 18 mois pour adapter leur législation.
- Une protection européenne affaiblie
Pour la première fois depuis son adoption en 1992, la directive « Habitats » (92/43/CEE) va être révisée pour faire passer une espèce animale de « strictement protégée » (annexe IV) à simplement « protégée » (annexe V).
L’annexe IV interdit toute mise à mort intentionnelle, sauf dérogation précise et justifiée, comme en cas de dommages aux élevages. L’annexe V, où sera désormais inscrit le loup, se contente d’exiger que le prélèvement de l’espèce soit « compatible avec [son] maintien dans un état de conservation favorable ».
Concrètement, le loup pourra être abattu plus facilement. Il restera une espèce protégée au sein de l’UE, mais les Etats membres pourront assouplir les règles encadrant les tirs.
- Les conséquences juridiques pour la France
La France procédera à une modification réglementaire des tirs. Elle passera d’une logique de tirs de défense, en réaction aux attaques, à une logique de tirs de régulation, visant à les prévenir.
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a déclaré : « Entre les éleveurs et le loup, j’ai choisi mon camp ». Mais il ne s’agit pourtant pas de choisir un camp ! Il s’agit de repenser notre coexistence avec le vivant.
Puis, ce déclassement apportera-t-il une solution durable face aux difficultés des éleveurs ? Permettez-moi d’en douter.
Lyslou Gailhaguet
Elève-avocate
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